En réponse à Trump et à tout le reste, la révolution Québécoise est devenue une nécessité
L’humanité semble se diriger dans
une très mauvaise direction. Les États-Unis viennent de choisir le président le
plus réactionnaire depuis longtemps à la suite d’une campagne qui a nourri le
racisme et toléré la pire misogynie. À travers l’Europe, des partis xénophobes
mobilisent le mécontentement de millions de personnes en blâmant l’immigration
pour les problèmes causés par le capitalisme. Le traité de Paris sur le climat
a été ratifié mais les engagements concrets des pays signataires ne suffiraient
pas à atteindre la cible prévue. Tout indique que nous nous dirigeons vers une
polarisation politique et sociale accrue avec un centre de plus en plus
incapable de bloquer la montée de la droite radicale et des mouvements de
résistance constamment sur la défensive.
Le Québec n’est pas à l’abri de
ces tendances lourdes. Les Libéraux appliquent une doctrine économique qui
désagrège le tissu social, accentue les inégalités et génère du désespoir. La
CAQ voudrait aller plus vite et plus loin dans la même direction. Le PQ incarne
cet extrême-centre politique qui accepte la domination des élites financières
tout en tentant de se donner une image progressiste. Aucun revirement de la
situation ne sera possible de ce côté-là. La caricature des minorités
culturelles et religieuses et la crainte de l’immigration sont entrées dans
notre paysage politique avec l’ADQ en 2006 et la prétendue crise des
accommodements raisonnables. Depuis, tant le PQ que la CAQ en ont fait une
partie de leur stratégie. La résistance des Libéraux face à cette tendance a
été timide et inadéquate. Présenter l’immigration comme utile économiquement et
affirmer son opposition de principe au racisme ne font pas une politique
effective de lutte contre l’intolérance ou un projet collectif rassembleur.
Le gouvernement Trudeau, après
avoir promis une nouvelle orientation contrastant avec le conservatisme
pétrolier de Harper, gouverne de plus en plus ouvertement comme son
prédécesseur. L’approbation de grands projets liés aux combustibles fossiles
contredit ses engagements sur le climat. Le programme d’investissement en
infrastructures est taillé sur mesure pour favoriser le secteur privé. Même
politique étrangère et même politique sécuritaire, même complicité avec le
complexe militaro-industriel. En bref, Trudeau s’avère de plus en plus être un
Harper avec un sourire. Et bien entendu, il n’y a à l’horizon aucune réforme du
fédéralisme pouvant répondre aux aspirations du Québec à plus d’autonomie et de
respect de son caractère national. Le projet national canadien, fondé dans les
faits sur la langue anglaise et les institutions britannique, continue d’être
incompatible avec le projet national Québécois, avec le français comme langue
commune.
Devant tout ça, bien des gens
sont tentés de se replier sur leur vie privée et leur entourage immédiat. On
décroche de la vie politique et on espère échapper aux pires conséquences des
décisions prises par d’autres. La démocratie apparait comme une mauvaise
blague, quand elle de rime pas avec corruption et cynisme. Tant pis si le
Québec meurt à petit feu et finit par se dissoudre dans la grande masse
anglo-américaine.
Le
Québec peut faire mieux !
L’indépendance du Québec
permettrait de porter un grand coup en faveur d’une humanité plus démocratique,
plus égalitaire, plus écologique et plus pacifique. Elle redonnerait son sens à
la politique et renouerait avec l’essence de la démocratie : le
gouvernement du peuple par le peuple. Nous ferions la démonstration qu’une
autre Amérique du Nord est possible à côté du conservatisme destructeur de
Trump et du libéralisme sans conséquences de Trudeau. La révolution québécoise
constitue la seule réponse adéquate, pour ceux et celles qui vivent ici, face
aux horreurs qu’on nous prépare.
En même temps, la rupture avec
l’ordre constitutionnel canadien est une nécessité pour réaliser les objectifs
de plusieurs mobilisations populaires en cours. Le Québec a besoin de tous les
pouvoirs pour dire Non aux projets comme l’oléoduc Énergie Est et investir
massivement dans un programme d’infrastructures vertes. Il faut affirmer notre
souveraineté nationale pour dire Non aux traités de protection des intérêts des
multinationales qualifiés de libre-échange. Il faut prendre en main tous les leviers
de la politique économique pour contrer le chômage et la précarité et mettre en
place un modèle de développement centré sur les besoins des personnes et des
communautés et non sur les impératifs du marché. Il faut en finir avec les
institutions politiques issues du colonialisme britannique en convoquant une
assemblée constituante qui aura pour mandat de donner à la population le
pouvoir de déterminer comment les décisions collectives se prendront à l’avenir.
C’est sur la base d’un tel projet collectif, enraciné ici et ouvert sur le
monde, que nous pourrons briser les barrières entre les personnes aux cultures,
aux croyances et aux origines diverses et créer une communauté nationale
inclusive.
Le temps est venu pour Québec
solidaire de proposer un tel projet d’avenir à toute la population du Québec en
collaboration avec toutes les organisations qui voudront s’y rallier. L’effet
paralysant des tergiversations sans fin du Parti québécois autour de la
mécanique référendaire a été rompu comme un mauvais sort par la victoire de son
nouveau chef. Comme le PQ ne prétend plus être autre chose qu’une option pour
l’alternance dans la continuité à la tête d’un état provincial, les
indépendantistes sont libres de se rassembler autour d’une nouvelle vision du
pays. Fini les phrases creuses sur l’indépendance « ni à gauche, ni à
droite, mais en avant »! Donnons un sens universel à notre indépendance en
faisant de la révolution démocratique québécoise un moyen de changer le monde
en mettant un nouveau pays au monde.
C’est en 2017, années des 150 ans
de l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique, qu’il faut lancer une campagne
sans précédent pour l’indépendance du Québec. Regroupons largement autour d’un
projet qui place la rupture avec l’ordre constitutionnel au cœur d’une
stratégie de rupture avec le statu quo économique, social et écologique. Puis,
en 2018, la coalition formée autour de cette campagne pourra présenter ce
projet à la population lors des élections générales.
Invitons d’abord Option nationale
à se joindre à Québec solidaire dans cet effort avec toute la détermination
indépendantiste qu’on leur connait. Puis ouvrons grande la porte au collectif
Faut qu’on se parle pour qu’il y apporte du nouveau monde, de nouvelles idées et
de nouvelles façons de faire. Que toutes les organisations indépendantistes et
progressistes soient les bienvenues à partir du moment où on s’entend pour en
finir avec les hésitations et les demi-mesures.
Passons à l’action maintenant !
L’humanité a besoin d’un Québec qui ose ! Le Québec a besoin de notre
audace !
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