Le paysage politique québécois a longtemps été d’une grande simplicité. D’un côté se trouvait l’unité des fédéralistes , dans le Parti libéral ; de l’autre, l’unité des souverainistes dans le Parti québécois. Ce modèle a commencé à s’effriter après être arrivé au bout de cette polarisation lors du référendum de 1995. D’un côté, le rejet des accords de Meech et de Charlottetown par le reste du Canada rendait très peu crédible la perspective autonomiste (le fédéralisme renouvelé ou asymétrique), dominante pendant des générations. Le PLQ s’est fracturé en perdant un fragment qui a formé l’Action démocratique du Québec, un parti qui est demeuré marginal en raison du caractère plutôt utopique de son idée centrale : ne pas abandonner la revendication autonomiste. La majorité du PLQ est rapidement devenu le parti de l’acceptation passive du statu quo constitutionnel. De l’autre côté, le PQ a complètement intégré les dogmes économiques néolibéraux, avec le point tournant des...