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Oser: avec Ruba

Les centaines de personnes qui vont participer au congrès de Québec solidaire cette fin de semaine font face à un choix difficile. Les trois femmes remarquables qui font campagne pour obtenir le poste de co-porte-parole nationale sont compétentes, talentueuses et dévouées à la cause. On en vient à débattre de critères géographiques, sociologiques ou démographiques pour les distinguer. Mais chacun de ces critères vient avec des avantages comme des inconvénients. Voulons-nous une députée qui aura plus de visibilité à l’Assemblée nationale ou une personne qui n’y siège pas, ce qui lui donnera du temps pour faire autre chose mais un gros déficit médiatique? Est-ce que ce serait mieux d’avoir une personne qui n’est pas de Montréal et incarnerait la diversité des milieux de vie ou une personne issue de l’immigration qui représente une diversité tout aussi importante?  Tous ces arguments s’annulent les uns les autres, ce qui risque de nous ramener au concours de popularité dont personne ne ve
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Le temps de se dépasser

La politique québécoise et canadienne est une île de normalité dans un monde en crise. On pourrait s’en réjouir; et il y a certainement une argumentation à développer en faveur de la normalité, de la stabilité et de la politique néolibérale ordinaire que nous servent Trudeau et Legault, chacun à sa manière. C’est mieux que la guerre en Ukraine, que la guerre civile au Soudan, que le psychodrame aux rebondissements choquants trop nombreux même pour un scénario hollywoodien, à quelques degrés de latitude au sud. Mais la réalité est que ce petit train tranquille est un désastre du Lac Mégantic au ralenti.  Le capitalisme fossile a ruiné une partie de notre été, avec le smog intense résultant de feux de forêt sans précédent. Les inondations de 2017 et 2019 étaient aussi des symptômes du dérèglement climatique. Et ce n’est que le début. On pourrait se dire qu’il est trop tard et qu’il ne reste qu’à profiter de la vie et du temps qui nous reste. Xavier Dolan n’est pas complètement irrationne

Un rocher dans la tempête - Analyse rapide des élections québécoise de 2022

À première vue, les résultats de Québec solidaire aux élections du 3 octobre 2022 sont assez décevants. C’est la stagnation en comparaison avec la percée historique de 2018. On passe de 10 à 11 député.e.s, le pourcentage des votes baisse légèrement de 16,10% (649 503) à 15,42% (633 414). La deuxième place en pourcentage des votes est symboliquement positive, mais due au déclin du PQ et du PLQ, pas à une montée des votes solidaires. Ce qui est frappant est à quel point tout bouge énormément autour de cet îlot de stabilité qu’est le vote pour QS.  Un paysage changeant Avons-nous assisté à une vague caquiste, comme l’affirmait Gabriel Nadeau-Dubois dans son discours de la soirée électorale? En nombre de députés, la CAQ fait un bond de 74 à 90. En pourcentage des votes, elle passe de 37,42% à 40,97% (+3,5% environ). Une croissance, certainement, mais pas la vague écrasante à laquelle plusieurs s’attendaient. Cette progression des appuis pour le parti de François Legault s’est effectuée en

Il n’est jamais trop tard… (commentaire électoral)

Un des messages clés de Québec solidaire durant la présente campagne électorale est que l’élection de 2022 serait celle de la dernière chance sur la question du climat. C’est un beau morceau de rhétorique qui peut mobiliser jusqu’à un certain point, mais soyons honnêtes avec nous-mêmes: LES élections de la dernière chance, pour éviter une catastrophe climatique mondiale, nous les avons perdues il y a dix ou quinze ans. Il aurait alors fallu que des partis déterminés et capables de transformer en profondeur les modes de production, de consommation et d’échange prennent le pouvoir dans une série de pays riches. Au Québec, nous avons fait élire une ou deux personnes sur une telle plateforme à l’époque… et c’était enthousiasmant! Aussi, si on insiste sur l’idée que la présente élection est celle de la dernière chance, comment allons-nous nous mobiliser pour les élections suivantes, qui arriveront alors “trop tard”?  En fait, la crise climatique, nous avons les deux pieds dedans. Le niveau

La loi 21 et l’élection de 2022

La récente campagne électorale fédérale a bien démontré que la Loi sur la laïcité de l’État (loi 21) adoptée par l’Assemblée nationale du Québec en juin 2019 constitue un enjeu politique incontournable. Le Bloc québécois a alors décidé de faire de la défense de cette loi un enjeu d’identité nationale et d’autonomie québécoise face au fédéral. Rappelons qu’en plus du caucus de la CAQ, celui du PQ a voté en bloc pour cette loi, tandis que le PLQ et Québec solidaire ont voté contre. Est-ce qu’une loi adoptée dans la controverse et la division il y a deux ans peut faire partie de notre identité? Ce n’est pas sérieux. Mais ce qui est clair est que le camp nationaliste conservateur, qui regroupe maintenant la CAQ, le PQ et le Bloc, a décidé d’en faire un cheval de bataille. La direction des OUI-Québec est même allée jusqu’à en faire un argument en faveur de l’indépendance. Quelle honte! On ne pouvait que constater l’incompatibilité du projet indépendantiste inclusif de QS et du projet nation

Tout le monde doit lire ce livre!

Notes de lecture de Pour une écologie du 99%, 20 mythes à déboulonner sur le capitalisme , par Frédéric Legault, Arnaud Theurillat-Cloutier, Alain Savard, Écosociété, 2021.  À la veille de la 26e conférence annuelle mondiale sur le Climat (COP26), la principale menace qui pèse sur l’évolution du climat, la biodiversité et les conditions de vie de l’humanité n’est pas le climato-scepticisme, de plus en plus rare, mais le climato-optimisme des partisans d’une transition en douceur vers un mythique capitalisme vert. L’ouvrage de Legault, Theurillat-Cloutier et Savard présente une argumentation solide contre les mythes qui nous empêchent de voir plus loin que les beaux discours des Trudeau, Biden, Macron et compagnie.  Ces mythes nourrissent la stratégie des secteurs les plus accommodants du mouvement écologiste, axée sur un dialogue stérile avec les grandes entreprises et les gouvernants plutôt que sur l’identification lucide des blocages institutionnels. Cette pensée magique verte contam

Pour une plateforme d'urgence climatique et de justice sociale

En comité de coordination élargi, le 29 septembre, l’association de Québec solidaire pour la circonscription de Hull a adopté quelques amendements et nouvelles propositions en vue du congrès de novembre. Je vous les présente ici, avec des explications brèves, en espérant que d’autres associations voudront bien les reprendre d’ici la date limite du 13 octobre (pour les amendements), ou sinon, les appuyer lors du congrès.  Climat: Un peu plus haut, un peu plus loin Pour faire face à  l’urgence climatique, il faut se fixer les cibles les plus ambitieuses dans les échéances les plus proches, car à mesure que les années s’écoulent, avec les émissions qui continuent, la réduction permettant d’éviter un réchauffement catastrophique devient de plus en plus difficile à atteindre. L’administration Biden (un politicien favorable aux gaz de schiste...) s’est donné la cible de 50% par rapport à 2005, ce qui est nettement insuffisant. Plusieurs pays d’Europe vont plus loin. Le mouvement écologiste p