Je peux comprendre que l’image de ces femmes qui se cachent le visage dérange. Elles sont étranges. Elles semblent venir d’une autre époque, de cet Orient mythique des califes et de leurs harems. Elles sont devenues le symbole de la montée du conservatisme social et du fondamentalisme religieux dans certains pays musulmans, un phénomène indéniable et très préoccupant. Leur geste choque un Occident plus habitué à la nudité qu’à cette pudeur extrême. C’est le propre de la phobie que de générer une peur panique de quelque chose qui ne nous menace pas vraiment. C’est l’image qui fait peur. L’étrangeté. L’altérité « radicale ». Peu d’entre elles vivent parmi nous. Celles qui y sont se cantonnent généralement dans leur réseau familial et communautaire. On parle d’elles quand certains médias ou politiciens décident de faire un scandale national autour de leur simple existence. Mais qu’ont-elles fait pour mériter un tel opprobre? On leur reproche de vouloir apprendre le français,...