À l’occasion de la présentation de ma candidature comme responsable aux
orientations, je disposais de deux minutes pour m’adresser aux personnes
présentes, le vendredi soir du congrès, quelque part entre l’adoption de l’ordre
du jour et les discours de nos invitées de la Catalogne. Plusieurs personnes
sont venues me voir par la suite avec des commentaires très positifs et parfois
la suggestion de le publier. Voici donc, approximativement, le contenu de ce petit
discours.
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Je vais prendre ce temps qui m’est
accordé pour vous faire part de mes motivations, en commençant par vous faire
une confidence.
Il y a des jours ou je désespère dans
l’humanité.
Des jours ou je me dis qu’on n’y
arrivera pas.
Qu’on ne développera pas
collectivement la maturité qu’il faut pour cesser de détruire les écosystèmes
qui nous donnent la vie et les liens sociaux qui lui donnent un sens.
Qu’on n’arrêtera pas de s’entretuer
et de se brutaliser.
Qu’on ne créera pas des sociétés
capables de mettre en pratique des principes de compassion, de justice, de
respect pour toutes et tous.
Il y a des jours où je pourrais
laisser tomber l’ambition de changer le monde. Je trouverais autre chose pour
m’occuper…
Et puis il y a vous…
J’aime mon parti. Pas seulement
l’idée de mon parti, mais sa réalité bien concrète.
C’est vous que j’aime, tous et toutes
autant que vous êtes, avec vos contradictions, vos inquiétudes, vos impatiences
; à cause de vos convictions, de votre compassion, de votre lutte incessante
pour vous dépasser et être plus ensemble que la somme de nos parti.e.s…
J’aime notre programme parce que, au
fond, c’est simplement l’idée qu’on peut changer le monde, qu’on peut créer une
société à la hauteur de notre humanité.
Grace à vous, j’y crois encore.
Tous les aspects de notre programme sont
comme autant de faces d’une forme en trois dimensions. Peu importe de quelle
idée on part, si on l’approfondit, on retrouve toutes les autres.
Nous sommes altermondialistes parce
que nous sommes écologistes et que les désastres environnementaux ignorent les
frontières.
Nous sommes pour la justice sociale
parce que nous sommes féministes et que le féminisme ne lutte pas seulement
contre les plafonds de verre mais aussi pour améliorer le sort des femmes qui
sont prises sur le plancher collant.
Nous sommes indépendantistes parce
que nous sommes pour une démocratie vivante et que la souveraineté du peuple
n’est possible que si le peuple contrôle tous les niveaux de gouvernement.
Nous sommes inclusifs parce que nous
sommes indépendantistes et qu’on ne gagnera jamais notre libération sur la base
d’un projet étroit, mesquin, conservateur ou discriminatoire.
Nous voulons mettre un pays au monde
avec tout son monde.
Nous voulons mettre un pays au monde
pour changer le monde. Rien de moins !
Soyons des planteux de nuages…
Vive Québec solidaire.
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