Depuis le
début de la crise sanitaire, sociale et économique de la COVID-19, les seuls
éléments du parti qui semblent avoir été actifs sont l’aile parlementaire, la
permanence et le comité de coordination national. La critique constructive des
actions à ce niveau n’est pas l’objet du présent texte. Ce qui nous préoccupe
ici est le fait que, à notre connaissance, les milliers de membres du parti
sont jusqu’à maintenant demeurés essentiellement passifs et désorganisés en
cette période cruciale où les contours de la société post-crise sont en train
de se définir. Pourtant, les raisons de se regrouper et d’agir ne manquent pas
et les moyens de le faire sont à notre portée.
L’urgence
d’agir et de réfléchir
Le contexte
actuel crée une demande qui nous semble évidente pour l’activité des structures
de base du parti : les associations locales, régionales et de campus. D’abord,
les membres ont besoin d’échanger sur leur réalité actuelle afin de briser l’isolement.
Ce sentiment d’aliénation nous affecte même en temps ordinaire, alors le besoin
de se regrouper, même virtuellement, est particulièrement aigu en ce moment. C’est
une question de santé mentale.
Ensuite, tout
le monde tente présentement de donner un sens à cette crise, d’en comprendre
les tenants et les aboutissants. Pour ce faire, nous disposons des instruments
bien imparfaits que sont les médias sociaux, Internet et nos communications
sporadiques avec nos proches. Tenir des rencontres structurées avec d’autres
membres du parti nous permettrait de réfléchir collectivement et donc de tirer
des conclusions plus claires, plus rapidement et menant plus facilement à l’action.
Finalement,
il y a urgence d’agir, justement. Les membres du parti regroupés dans leurs
associations peuvent minimalement relayer plus efficacement les initiatives
émanant du centre national du parti ou de différents mouvements sociaux. Par
exemple, nous pouvons amplifier la demande exprimée par l’aile parlementaire
pour une aide financière d’urgence inconditionnelle ou soutenir les syndicats
du secteur public qui demandent de reporter les négociations des conventions
collectives après la présente crise. Des initiatives locales diverses devraient
aussi émerger des discussions.
Le
gouvernement Legault, aussi sympathique et populaire qu’il puisse être en ce
moment, demeure un gouvernement de droite, aligné sur l’idéologie et les priorités
des milieux patronaux. Le gouvernement Trudeau continue d’être un régime
colonial au service des banques et des industries extractives. La crise n’a en
rien changé cette réalité. Au contraire, elle a créé une sorte de brouillard de
guerre qui cache tout ce que ces gouvernements peuvent prendre comme initiatives
pendant que nos regards sont fixés sur le danger de la contagion. Si la
partisannerie étroite est encore plus malvenue qu’en temps ordinaire, la lutte
politique sérieuse ne fait que gagner en importance.
Oui,
nous le pouvons!
S’il est
indéniable que plusieurs de nos moyens d’action habituels sont hors de portée,
comme les assemblées de cuisine ou les manifestations, les technologies de l’information
et nos moyens financiers nous offrent des alternatives viables. Il existe des
plateformes de communication permettant non seulement de réunir les comités de
coordination en virtuel, mais même des assemblées générales, sans oublier la
formule des webinaires. Par les médias sociaux, nous pouvons amplifier toutes
sortes d’initiatives, y compris en y mettant une partie du budget des
associations, qui dort présentement dans nos comptes de banque (avec un taux d’intérêt
proche de 0%!).
Il est
également plus que temps de mettre en place la plateforme de communication
permanente entre les associations dont nous parlons depuis longtemps et dont la
mise sur pied a été décidée lors d’au moins une instance nationale. Si les
personnes responsables de ce dossier semblent avoir eu de la difficulté à en
comprendre la nécessité avant la crise, elle devrait sauter aux yeux
maintenant. Nous devrions même envisager la possibilité de tenir un conseil
national virtuel. Qui sait combien de temps durera la crise sanitaire, avec
toutes ses entraves. Nous ne pouvons pas mettre la démocratie du parti en
veilleuse indéfiniment. C’est dans un telle instance que nous pourrons donner à
l’ensemble des structures du parti une orientation stratégique claire dans
cette nouvelle situation politique inédite.
Il n’y aura
pas de retour à la normale. La seule question qui se pose est de quoi le « nouveau
normal » sera fait. C’est en se regroupant et en passant à l’action dès
maintenant que les membres de Québec solidaire pourront exercer leur influence
en faveur d’une société post-crise qui soit faite de solidarité plutôt que d’individualisme,
de sécurité économique plutôt que de précarité, de préservation des équilibres
naturels plutôt que d’épuisement de la biosphère, d’un respect réel pour les
personnes qui prennent soin de nous plutôt que de platitudes paternalistes, d’une
liberté généralisée plutôt que d’un autoritarisme rampant, d’internationalisme plutôt
que de la fermeture des frontières.
Commentaires
Enregistrer un commentaire